Tellement requise qu’on en oublie de l’enseigner…
L’inhibition, souvent perçue comme la capacité à réguler ses impulsions et à contrôler ses actions, joue un rôle crucial dans le développement cognitif et social des enfants. Alors que de nombreuses compétences académiques sont enseignées à l’école, l’importance de l’inhibition est parfois négligée. Quelle est donc la nécessité de cultiver l’inhibition chez les enfants à l’école et les avantages que cela peut apporter à leur vie quotidienne et à leur réussite future ?
Définir l’inhibition et son rôle
L’inhibition fait référence à la capacité de supprimer des pensées, des émotions ou des comportements inappropriés dans un contexte donné. Chez les enfants, cela se manifeste souvent par la capacité à attendre son tour, à contrôler son impulsivité et à résister aux distractions. Cette compétence joue un rôle clé dans la réussite scolaire et la vie en société.
Les élèves qui ont des difficultés de contrôle de soi :
- ont souvent du mal à attendre leur tour ;
- interrompent les autres quand ils parlent ;
- peuvent dire la première chose qui leur vient à l’esprit.
Les avantages de l’inhibition à l’école
- Amélioration des performances académiques : Les enfants capables de réguler leurs impulsions sont mieux équipés pour se concentrer en classe, suivre les instructions et accomplir leurs tâches. Cela se traduit généralement par de meilleures performances académiques.
- Développement des compétences sociales : L’inhibition est également essentielle dans les interactions sociales. Les enfants qui maîtrisent cette compétence sont plus aptes à partager, coopérer et résoudre des conflits de manière constructive, créant ainsi un environnement d’apprentissage positif.
- Préparation à la vie quotidienne : Cultiver l’inhibition à l’école aide les enfants à faire face aux défis de la vie quotidienne. Qu’il s’agisse de résister à la tentation d’une distraction pendant les devoirs ou de prendre des décisions réfléchies, ces compétences sont précieuses tout au long de la vie.
Stratégies pour développer l’inhibition à l’école
- Pratiquer la régulation émotionnelle : Intégrer de petits exercices de régulation émotionnelle peut aider les enfants à reconnaître et à gérer leurs émotions, renforçant ainsi leur capacité d’inhibition.
- Encourager le jeu coopératif : Les activités de groupe et le jeu coopératif permettent aux enfants de développer des compétences sociales et d’apprendre à travailler ensemble, favorisant ainsi l’inhibition.
- Enseigner des stratégies de résolution de problèmes : Les enfants peuvent être guidés pour développer des stratégies de résolution de problèmes qui impliquent la réflexion avant d’agir, renforçant ainsi leur capacité à inhiber des comportements impulsifs.
Intégrer l’inhibition dans le quotidien des enfants
Que ce soit sous forme de jeu, d’activité, d’atelier ou simple rituel, chaque moment peut-être transformer, à tout âge, en une quête de l’inhibition pour l’exercer, la renforcer et pouvoir s’en servir à bon escient tout au long de la vie.
Quelques idées d’outils :
- Baton de parole
- Temps de réflexion obligatoire
- Lever la main (signe secret)
- Puzzles
- Lego ®
- jeux de société adaptés (Uno ®)
- Jacques a dit
- 1, 2, 3 piano / soleil
- …
Mesures d’apaisement | Description | Stratégies |
Aménagement des lieux (salle du calme, coin zen, chaise des vacances, etc.) | Aménager l’environnement afin de permettre une modulation de l’intensité, de la complexité ou de la qualité des stimulations sensorielles perçues par l’élève pour soutenir son fonctionnement et favoriser son adaptation. | · Désigner un espace : salle, coin de classe, corridor réservé pour permettre à l’élève de se retirer pour se calmer.· Équiper l’espace d’outils sensoriels variés (balle antistress, labyrinthe à gouttelettes, etc.)· Tamiser les lumières.· Ajouter des coussins, tapis, chaise berçante ou autre siège confortable;· Fournir écouteur et musique relaxante. |
Mesures physiques | Proposer des stratégies proprioceptives sollicitant l’activation de différents mouvements de tensions et de relâchements musculaires ou de respiration. Elles offrent à l’élève un moyen rapide de retrouver sa concentration ou de reprendre le contrôle de ses émotions. Elles sont particulièrement recommandées en milieux scolaires, car elles sont faciles à faire et produisent un impact physiologique rapide. Elles permettent de réduire la tension et de prendre conscience des contrastes entre ses états personnels de tension et de relaxation | Stratégies de contrôle de la respiration :· Respirations abdominales ;· Stratégie de la tortue. Stratégies de relaxation musculaire :· Yoga ;· Étirement-relâchement;· Technique de l’affaissement ;· Contraction-relâchement. |
Mesure de diversion de l’attention et d’ancrage | Permettre à l’élève de changer ou de moduler son émotion et de réorienter ses actions et pensées pendant la situation vécue.Ces mesures visent à s’éloigner de la situation et d’explorer des moyens pour se mettre en action, vivre et tolérer l’émotion au lieu de la bloquer et de l’éviter. | Diversion de l’attention :· Imagerie mentale ;· Visualisation ;· Opérations mentales (p. ex. compter à l’envers);· Activité agréable (p. ex. : dessiner un mandala, lire).Stratégies d’ancrage :· Apaisements tactiles par les pressions profondes (automassage, toutou lourd, etc.);· Apaisements tactiles par la manipulation (balle de stress, riz, etc.).Apaisement auditif : écouter le bruit des vagues, de la pluie, etc.Stratégies de balancement :· Utilisation de ballons suisse ou de coussins. |
Activités physiques | Proposer des pauses actives, soit de courtes périodes d’activités physiques de 5 à 10 minutes qui se déroulent en classe. Elles ont le potentiel d’améliorer les performances scolaires par différents facilitateurs tels que les performances cognitives et les comportements d’engagement scolaire et d’autocontrôle.Les routines de décharge motrices sont des activités physiques courtes et intenses et supervisées qui permettent à l’élève de contrôler ses émotions négatives au lieu de faire une suractivation chaotique. Ainsi, des mouvements alternatifs aux gestes agressifs sont à privilégier (pousser sur un mur, lancer un ballon ou faire des sauts sur place). | Pauses actives :· Histoire en mouvement ;· Corridor actif;· Exercices sur chaise;· Danse. Routine de décharge motrice :· Sauter à la corde à danser;· Lancer et attraper un ballon lourd;· Faire des poussées sur le mur;· Sauter sur place. |